dimanche 22 février 2015

Présentation d'Open Ecologie France à La Paillasse






Le 19 février a eu lieu à La Paillasse une présentation de Open Source Ecologie France, une association inspirée d'Open Source Ecology, fondé par Marcin Jakubowski en 2003.

Marcin est un exploitant agricole, qui a eu des pannes multiples avec le matériel onéreux qu'il utilisait dans son exploitation. Ancien ingénieur, il s'est alors décidé de les concevoir lui-même, afin de les fabriquer et de pouvoir les maintenir à faible coût. Il a aussi décidé d'en diffuser librement les plans.

Prolongeant cette démarche, il s'est demandé quelles étaient les machines industrielles nécessaires à un village de deux-cents personnes pour être le plus autonome possible tout en bénéficiant de tout le confort moderne. Le Global Village Construction Set était né.

Parmi ces cinquante machines, on trouve des échangeurs de chaleur, des pelles mécaniques, des filières ou des four à pain.

Certaines de ces machines, comme les imprimantes 3D ou la presse à brique ont déjà été réalisées et sont bien documentées, tandis que d'autres, comme le four à induction, sont encore au stade du projet.

Quoi qu'il en soit, les machines déjà réalisées, basées sur l'open-source hardware, sont en moyenne huit fois moins chères que leur équivalent du commerce.

S'inspirant de cette démarche, Open Source Ecologie France a été fondée en octobre 2014.  Alors que son pendant américain s'est concentré sur des machines-outils, Open Source Ecologie France se concentre sur la recherche et développement Open Hardware dans le domaine des énergies renouvelables.

De là est né le premier projet : concevoir un concentrateur solaire DIY-friendly, à faible coût, et modulaire.

Dans un premier temps, un démonstrateur de petite taille (4 M² de miroir), d'atteindre une température supérieure à cent degrés est prévu pour septembre 2015, et sera présenté à l'occasion du Tour Alternatiba à Paris.

Puis, un premier prototype sera réalisé pour 2016, défini par ses performances thermiques (5kW de chaleur soit 12 à 15 m² de miroirs).

Pour mener à bien ces projets, Open Source Ecologie utilise des outils issu de la culture open-source : github, les forum et les wiki. Bien sûr, l'AFK n'est pas négligé avec des rencontres régulières, la tenue de workshop, de design sprint et d'open-lab.

A noter aussi que l'association se veut aussi innovante dans son mode de fonctionnement, et c'est pourquoi au lieu d'une organisation classique, elle expérimente d'autres modes de gouvernance, dont la sociocratie.

Références

Open Source Ecology : http://opensourceecology.org/

Open Source Ecologie France : http://www.osefrance.fr/

Présentation du projet Open Source Ecology par Marcin Jakubowski à la conférence TED : http://opensourceecology.org/wiki/TED_Talk

Le Global Village Construction Set : opensourceecology.org/gvcs/

Les spécifications techniques du concentrateur solaire d'OSE France : https://www.mindomo.com/fr/mindmap/concentrateur-solaire-spcifications-techniques-ff288a3ce6aa48ffb909b88cbc1db158

Alternatiba : http://alternatiba.eu/

La sociocratie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sociocratie


jeudi 19 février 2015

Le #DPFest à @Lapaillasse



Mardi 27 janvier ont eu lieu dans le cadre du festival du domaine publique une série de conférences à la Paillasse, espace de biohacking (mais pas que) en plein coeur de Paris.

Comme le lieu s’y prêtait, le thème de la soirée fût le domaine publique et le vivant.

Le premier intervenant était Jonathan Keller, de la Paillasse. Après nous avoir présenté le lieu, ainsi que le code de l'éthique DYBIO auquel adhère la Paillasse, il a dressé un panoram des différents modes de propriété intellectuelle utilisables dans un lieu alternatif comme celui-ci, et des difficultés y afférant, surtout dans le domaine de la biologie participative. Ainsi, il n'est pas possible d'obliger les participants à faire de l'open-source. La eule solution semble être le lien contractuel, ce qui peut être inadéquat.

L’histoire d’un geste qui sauve



Puis, Thierry Crouzet, écrivain et blogueur, nous a présenté l’histoire de Didier Pittet, epidemiologue, qui à contribué à la diffusion du gel hydroalcoolique.

Ce que j’ai appris : la situation dans les années 80 avec 18 % de maladies nosocomiales dans les hôpitaux n’était pas très éloignée de celle des débuts de la médecine et de la découverte de l’importance de l’hygiène.

De plus, l’histoire des forceps est instructive : pendant plus d’un siècle cet instrument facilitant l’accouchement est resté le monopole d’une famille de médecin réputée alors que sa diffusion aurait pu sauver des milliers de vies.

On pourrait croire que la volonté de mettre dans le domaine publique une invention est un choix contre-économique, mais il n’en est rien comme le montre l’exemple du gel hydroalcoolique. En effet, une fois que la formule a été diffusée, et quand bien même il était possible d’en fabrique soi-même, la demande a explosé de tel sorte que les producteurs en ont vendu plus que lorsque le prix en était onéreux.

Openscope



Luc Jonveaux nous a présenté le projet Echopen : open-source et open-hardware dans le milieu industriel.

Le but de ce projet est de rendre accessibles, ouvertes et collaboratives les technologgies d'imageries médicales par ultrason. Le concept de l'echostéthoscope, c'est une sonde à brancher sur un smartphone pour faire de l'échographie.

Certes, des modèles existent déjà, mais sont hors de prix, et basés sur des technologies non-libres. L'approche d'Echopen, est de reprendre des designs et des principes anciens (et donc dans le domaine publique), à l'aide de technologies et de paradigmes d'aujourd'hui. En effet, les orientations technologiques actuels ne sont pas forcément plus efficaces que celles tombées en désuétudes.

L'une des particularité de cette approche est que paradoxalement, les brevets peuvent être profitables : en effet, la plupart des brevets décrivent l'amélioration d'une invention déjà existante. Cet exercice de reconstruction d'un "graphe de l'innovation", en partant des brevets actuels, permet donc de retrouver des inventions qui peuvent être aujourd'hui dans le domaine publique, et qui sont donc utilisable librement !

Semences et préservation de la biodiversité



Pour finir, Blanche Magarinos-Rey, avocate de Kokopelli, nous a parlé des multiples particularités du régime de la propriété intellectuelle dans le domaine de l'agriculture. En effet, seuls sont autorisé à la semence des variétés inscrites à un Catalogue autorisé. Celui-ci ne comporte que des hybrides infertiles, récemment crées, tandis que les variétés traditionnelles sont illégales. Si l'on transposait ce principe à celui du droit d'auteur, cela voudrait dire que raconter des contes de fées anciens serait illégaux, et que tous les parents devraient à la place raconter Harry Potter à leurs enfants !

Cette situation dans laquelle le bien commun a été pris d'assaut par les industrielles entraîne d'autre conséquence, dont la moindre est la perte de la variabilité génétique des semences autorisées, ce qui réduit la résistance de l'espèce entière.

Références

Le site de La Paillasse : http://lapaillasse.org/

Présentation de la soirée : http://festivaldomainepublic.org/domaine-public-brevets-sante-semences-27-janvier.html