mardi 30 décembre 2014

2014 : une rétrospective personnelle (première partie)

Lorsque je songe à l'année qui s'achève, j'ai l'impression qu'elle fût courte : des événements datant des premiers mois ne me semblent distants que de quelques semaines. Elle se révéla pourtant féconde.

Je me propose de faire un compte-rendu de mes découvertes et de mes évolutions personnelles durant celle-ci.

Je la diviserais en trois parties :

1 / Du journal intime à la tweet-story

2/ Des Indignés de la Défense aux Hackerspace

3/ Des investissements atypiques au Bitcoin

Du journal intime à la tweet-story

A l'époque où l'un de mes rêves était de passer à Apostrophes pour parler de bouquins que je n'avais pas encore écrit en étant riche et célèbre (naïveté de la jeunesse : j'avais 14 ans), j'avais commencé la rédaction d'un journal intime. J'y notais surtout mes rêves, puis des réflexions personnelles, enfin des événements de ma vie que j'espérais recycler dans des ouvrages de fictions.

Mais tandis que mes rêves de publications s'éloignaient, je n'ai jamais cessé de l'alimenter. Il était cependant hors de questions de le publier, surtout sur internet, d'abord à cause de mon style, ensuite parce que je n'aurais pas supporté d'être soumis aux critiques.

* * *

C'est en 2012 que je me suis enregistré sur Twitter, à l'initiative d'une Indignés rencontrée à OccupyDefense qui l'utilisait pour obtenir des informations en temps réels sur les événements.

Ne voyant pas l'intérêt de ce réseau social, j'avais progressivement fini par l'abandonner.

Je l'ai réactivé au début de cette année, avec l'ambition de l'utiliser comme point d'entrée pour un hypothétique blog, l'alimentant avec des liens en rapport avec la politique, le logiciel libre ou de vagues haïkus.

Progressivement, l'exercice consistant à s'efforcer d'exprimer une pensée complexe en moins de 140 caractères à fini par me plaire.

Je souhaitais diffuser mon message, quel qu'il puisse être, et, un après-midi, desespéré de ne pas avoir plus de follower et de retweet, après avoir lu un article de marketing appliqué aux réseaux sociaux, j'ai remplacé ma PP (la carte de la Lune, dans le Tarot) par une statue blafarde émergeant de l'eau sombre d'un lac, courbes juvéniles d'une femme sculptée dans une pierre ancienne, ressemblant à l'une des héroïnes que j'ai décrite ou enfanté dans un mes bouquins inachevés, ou à une partie de mon âme que je me garde bien d'exposer dans la vie réelle, celle pour qui les songes sont plus importants que la morne vie quotidienne et mon boulot dans l'informatique.

C'est pourquoi j'ai entrepris d'écrire mes rêves dans Twitter, le matin, à peine éveillé. De sorte que mon inconscient est en connexion directe avec cette entité collective universelle en gestation qu'est internet.

Ma PP était plus belle que le fouillis précédent. Les followers sont arrivés. Bon, ce ne fut pas un tel causeàeffetisme : je me suis également rendu compte que de me parer de cette figure féminine ou au moins androgyne modifiait ma manière de me comporter. J'ai commencé à poser plus de questions, vaguement énigmatiques, à adresser la parole plus facilement aux autres twittos, à me fier à mes intuitions.

* * *

J'étais d'une timidité maladive sur les internets. En effet, tout ce qu'on y laisse reste et demeure à jamais. J'ai fini par la vaincre, et seul le micro-blogging m'aurait permis de le faire, et non une participation sur des forums plus conséquents.

Progressivement au cours de l'année, je me suis aperçu que j'ai fini par translater la plupart de mes réflexions personnelles de mon journal intime à Twitter.

De plus, au lieu d'y consigner mes impressions sur des conférences (j'y reviendrais), je me suis mis à les live-twitter au profit de mes followers, puis à les mettre en forme comme j'ai pu le faire pour Passage en Seine. Cela me donnait l'impression de pouvoir apporter quelque chose au monde, au lieu de le garder pour moi, enfermé dans mon esprit ou mon journal intime.