mercredi 7 janvier 2015

2014 : une rétrospective personnelle (deuxième partie)

Suite de cette rétrospective de l'année 2014.

Je me propose de faire un compte-rendu de mes découvertes et de mes évolutions personnelles durant celle-ci.

Je la diviserais en trois parties :

1 / Du journal intime à la tweet-story

2/ Des Indignés de la Défense aux Hackerspace

3/ Des investissements atypiques au Bitcoin


Des indignés de la Défense aux Hackerspace


Je poursuis cette rétrospective personnelle de l’année 2014 en me concentrant sur son aspect associatif, qui à été assez riche.

Petit retour en arrière pour commencer, en 2012 plus précisément, durant le mandat Sarkozy. J’avais été intéressé par le mouvement des Indignés à cause de sa volonté de changer les choses, et aussi pour ses principes d’organisation où les décisions se prenaient collectivement après un consensus et non un vote, au cours d’Assemblée Générale. Surtout, ce mouvement me paraissait la version IRL du principe des Anonymous (tout le monde peut en faire partie, il n’y a pas de centre, l’organisation été massivement décentralisée).

Les intentions étaient louables, mais les conditions étaient difficiles, entre les flics ne cessant de nous harceler sur le parvis de la Défense avec une violence rare (une participante, modérée devenue plus tard une amie, se souvient encore du coup de matraque républicaine qui aurait ou mettre un terme à cette modération si elle avait été plus impulsive), et le froid qui s’abattait sur le Parvis. Il faut croire que comme la misère, la Révolution est plus facile au soleil.

Sans compter les luttes d’égos internes au mouvement : les principes étaient louables sur le papier, mais dans la pratique les AG se transformaient trop souvent en pugilat lorsqu’elles ne sombraient pas dans des discussions incessantes n’aboutissant sur rien.

J’en gardais donc une impression amère, mais tout au moins celle-ci me permit de nouer des relations avec des personnes que je fréquentes toujours.

Au début de cette année, j’avais commencé à m’intéresser aux Maîtres Ignorant. La thèse de ce groupe composé d’ancien Indignés de la Défense est qu’il est possible d’apprendre des choses sans forcément avoir de professeur sachant, uniquement par le dialogue. Cette idée me laissa sceptique, aussi voulu-je voir ce qu’il en était.

* * *

La théorie des maîtres ignorants me laissa tout d’abord sceptique, mais je dois reconnaître que l’application de ces principes, s’ils ne faisaient pas de miracles, n’étaient pas dénuées de résultats. Durant ces sessions, je sentais vraiment l’émergence d’un savoir se cristallisant au sein de la discussion.

Deux sessions en particulier eurent une influence majeures sur la suite de mon année. La première était la rencontre avec une coopérative globale toulousaine s’inspirant d’une expérience barcelonnienne de communauté, la seconde la rencontre avec les membres du Loop, un hackerspace squattant une ancienne caserne parisienne.

J’appris que l’organisation de la coopérative était quelque peu différente de celle des Indignés : les décisions concernant l’organisation ne se prenaient pas après d’interminables discussions durant les AG, mais prise individuellement, et si celles-ci posaient problème on en discutait en AG. La do-icraty : celui qui fait, décide. Et on n’en discute que s’il y a objection radicale par la suite.

Le même principe était en application au Loop.

Évidemment il ne s’agissait de rien de parfait ; mais ce simple principe était plus efficace que ce que j’avais vu auparavant.

Au cours de l’année j’ai recroisé d’anciens Indignés de la Défense, qui tous était d’accord sur ce point : au lieu de s’indigner en parlant de politique, participer au mouvement des hackerspace était beaucoup plus positif pour changer la société.

Du côté de mon boulot, j’étais en intercontrat ; j’avais donc du temps, que j’espérais consacrer à une véritable étude des tiers-lieux parisiens. Le dernier en date que j’ai visité à été La Paillasse, biohackerspace au coeur de Paris.

Il y aurait de passionnantes études comparatives à faire entre ces différents lieux, leur population, leur configuration, propice à déterminer un spectre complet de ce que peuvent être ces lieux alternatifs. Ce qui sera l’objet d’un autre billet.

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